La finance digitale en Centrafrique (1): Un pays pauvre assis sur un trésor

La finance digitale en Centrafrique (1): Un pays pauvre assis sur un trésor

La finance digitale en Centrafrique (1): Un pays pauvre assis sur un trésor

En Centrafrique, la finance digitale est une opportunité pour transformer les ressources du sous-sol en investissements nécessaires au développement intégral et durable du pays et des populations. Premier épisode : un pays pauvre assis sur un trésor.

5 mai 2017. Le journal allemand Die Zeit publie l'article « République centrafricaine : un pays pauvre assis sur un trésor »[2]qui analyse les causes du sous-développement dans ce pays. Si la connaissance située du pays valide le paradoxe, pour autant celui-ci ne relève pas d'une fatalité immuable. Au-delà des nombreuses aides internationales, la finance digitale peut offrir aux autorités des opportunités pour transformer le potentiel géologique du pays en ressources susceptibles de le sortir de la trappe du sous-développement. Premier épisode : Feed backsur une pauvreté endémique et un trésor potentiel.

En Centrafrique, la pauvreté est omniprésente. La République centrafricaine (RCA) est l'un des pays les plus pauvres au monde. Les défis de capital humain à relever sont nombreux. Elle se classe tout en bas du classement de l'Indice de développement humain de l'ONU avec l'avenir que l'on imagine pour les jeunes générations. Les moins de 35 ans représentent 75% de la population. 71 % de la population vitsous le seuil de pauvreté international de moins de deux dollars US par jour.La mortalité maternelle et enfantine de moins de 5 ans est parmi les plus élevées au monde. Le paysaffiche un des plus faibles indicateurs d'instruction et d'égalité homme-femme. L'espérance de vie moyenne est de 53 ans. Le taux de fécondité, de 6,2 enfants par femme, est élevé. Plus de la moitié de la population abesoin d'aide humanitaire. Un quart est en situation d'extrême urgence. Les racines de la pauvreté sont à chercher dans l'histoire du pays. La prédation économique du colonisateur est restée très présente après l'indépendance du pays. Les événements de la dernière décennie ont pétrifié le pays. Ils peuvent être résumés ainsi.

La crise traversée par le pays entre 2013 et 2015 a conduit à un effondrement de l'économie et des services publics. Elle a placé les populations dans une situation humanitaire difficile. De nombreuses infrastructures et entreprises ont été détruites. L'administration, notamment la gestion des finances publiques, a été paralysée.

La situation politique s'est améliorée avec l‘élection du Président Faustin Archange Touadéra, le 14 février 2016, qui clôtura le chapitre des années de troubles puis de transition.Le 6 février 2019, une autre page se tourna par la signature d'un accord de paix avec 14 groupes armés sous la médiation de l'Union africaine. Cependant, la situation sécuritaire est loin d'être stabilisée. Le 24 septembre 2020, lors du débat annuel de la 75èmesession de l'Assemblée générale des Nations Unies, le Président regrettait les violations des droits de l'homme et du droit humanitaire qui, malgré les efforts du gouvernement, continuent d'être perpétrées par certains groupes armés signataires de l'Accord de paix et de réconciliation.

La situation économique déjà fragile fut aggravée par la pandémie de Covid-19. Son impact devrait se traduire par une baisse de la croissance économique de l'ordre de 0,8 à 1,2% sur les 4,8% initialement prévus. Avant la crise sanitaire, la croissance économique de la RCA avait ralenti à 3,7 % en 2018.La reprise de l'insécurité a déstabilisé l'activité économique en perturbant la production agricole, forestière et minière et en retardant les projets d'investissement. Les prévisions de la Banque mondiale sont restées malgré tout optimistes. Si la situation sécuritaire ne se dégrade pas, les perspectives à moyen terme pour la RCA sont positives, grâce au rétablissement attendu de la sécurité, au rétablissement progressif des services publics vers les provinces, à l'augmentation des investissements publics et privés et à la mise en œuvre des réformes.

Quand la pauvreté règne sur le sol, le sous-sol recèle un trésor. La rue de Bangui murmure qu'il suffirait de se baisser pour s'enrichir. On dit que dans certains villages les enfants balaient la rue pour trouver, puis vendre les quelques parcelles d'or qui suffiront à leur alimentation. Les études scientifiques fondent ces rumeurs. Depuis les esquisses géologiques de l'Afrique équatoriale française, la diversité et la richesse géologique de la RCA sont connues. Le plan minier national achevé en mars 1995 avec le concours de la Banque Mondiale a identifié et localisé 470 indices minéraux, dont seuls l'or et le diamant sont exploités artisanalement. L'or est abondant, les pierres précieuses sont de très bonne qualité dont 70% sont destinées à la joaillerie et 30% à l'industrie. Pourquoi les autorités et les populations ne parviennent-elles pas à profiter de ces trésors ? C'est le résultat d'une longue histoire. Les événements de la dernière décennie ont aggravé la situation…


[1]Die Zeit, 2017, République centrafricaine. Un pays pauvre assis sur un trésor. https://www.courrierinternational.com/article/republique-centrafricaine-un-pays-pauvre-assis-sur-un-tresor
[2]Die Zeit, 2017, République centrafricaine. Un pays pauvre assis sur un trésor. https://www.courrierinternational.com/article/republique-centrafricaine-un-pays-pauvre-assis-sur-un-tresor

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