La finance numérique en République centrafricaine (3) : de la mine à la monnaie et au portefeuille

La finance numérique en République centrafricaine (3) : de la mine à la monnaie et au portefeuille

La finance numérique en République centrafricaine (3) : de la mine à la monnaie et au portefeuille

Les richesses extraites du sous-sol africain peuvent être mieux orientées vers un développement intégral et durable des pays et de leurs populations. L’interprétation digitale du processus de la mine à la monnaie et au portefeuille constitue une opportunité de développement pour la Centrafrique.

20 septembre 2020. Londres. Le World Gold Council publie Gold Mining’s Contribution to the UN Sustainable Development Goals. Dans son avant-propos, Lisa Sachs, Directeur du Columbia Center on Sustainable Investment à Columbia University, résume ainsi la contribution de ce secteur industriel au développement durable : « Ce rapport opportun démontre le rôle clé que les sociétés aurifères jouent - à travers leurs produits, leurs opérations, leurs chaînes d'approvisionnement, leurs infrastructures et leurs engagements externes - dans le défi du développement durable. Le rapport discute de manière utile des procédures complexes dont l'exploitation aurifère impacte presque tous les objectifs de développement durable (ODD) et montre comment les sociétés minières aurifères responsables travaillent progressivement à contribuer aux ODD. »

En matière d’exploitation de l’or, plus généralement des minerais précieux, la responsabilité sociale, sociétale et environnementale des sociétés minières est engagée dans la contribution aux ODD tout au long de la chaîne « de la mine au marché » : extraction des ressources, création d’emplois, apport d’investissements, apport de devises et de recettes fiscales aux pays, soins de santé, infrastructures, développement communautaire, chaînes d’approvisionnement locales. Si cet engagement est essentiel au développement durable des pays qui hébergent les ressources aurifères, la profitabilité directe de ces ressources à l’économie nationale et au bien-être des populations des pays en développement ne l’est pas moins. À ce propos voici ce que déclare un président africain.

Accra, 04 décembre 2017. Le président de la République du Ghana, Mr. Nana Akufo-Addo, recevait le président français, Mr. Emmanuel Macron, avec ces mots : « Notre responsabilité est de tracer la voie par laquelle on pourra développer nos nations nous-mêmes… On devrait être maintenant capable de financer nos besoins basiques nous-mêmes… ce continent, avec tout ce qui arrive est toujours le réservoir d’au moins 30% des plus importants minéraux du monde… Le continent africain devrait être en mesure de donner de l’aide à d’autres endroits si l’on se base sur les immenses ressources que nous avons. Nous avons beaucoup de richesses. »

Nous l’avons montré précédemment. La Centrafrique, pays pauvre s’il en est, est assise sur un trésor qui ne profite ni complètement à l’Etat ni suffisamment aux populations mais s’évanouit vers des groupes armés contrôlant l’économie informelle ou par des frontières obstinément poreuses. La finance digitale présente des atouts qui peuvent être mobilisés pour que les ressources du sous-sol profitent davantage à l’économie du pays et au bien-être des populations. Ce secteur financier offre au moins trois opportunités qui peuvent être rapidement mises sur pied. Le fil conducteur qui les relie est fourni par l’histoire même de la monnaie qui peut être réadaptée dans un pays où l’or est abondant mais où la monnaie est rare.

La fabrication des pièces de monnaie est souvent résumée par cette formule : de la mine à la monnaie puis au portefeuille. À l’origine des monnaies nationales, l’argent pur et l’or étaient utilisés pour frapper les pièces d’une effigie particulière. Mais la hausse du prix de ces métaux, associée à la thésaurisation des pièces de monnaie et aux pénuries subséquentes, ont conduit au retrait officiel d'abord de l'or, puis de l'argent en circulation. Ces métaux sont désormais strictement réservés à la fabrication de lingots et de pièces de collection, tandis que la plupart des pièces de monnaies standard sont faites de cuivre, de nickel, de zinc ou d'une combinaison des trois. En RCA, en revenant aux sources de la monnaie, l’abondance de l’or peut être mise à profit par la finance digitale pour générer des investissements. Nous évoquerons successivement l’or liquide ou digital, l’extraction d’or ou gold mining, l’or comme matière première dans un stock exchange.

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